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Investir en outre-mer : les meilleures stratégies pour les professionnels des DOM-TOM

5/6/2025

Investir en outre-mer : les meilleures stratégies pour les professionnels des DOM-TOM

+20

ans d'existence

250M€

11+

10+

9+

8+

7+

financés dans les DROM/COM

3 740

projets financés depuis 2021

Professionnels ultramarins,
besoin d’un financement à la fois rapide et sécurisé ?

JP Océan vous accompagne pour trouver la meilleure solution, avec ou sans défiscalisation Girardin.

Développer son entreprise en outre-mer, c’est souvent faire face à des freins de financement. Pourtant, les outils pour investir localement ne manquent pas, à condition de savoir vers quel dispositif se tourner. Entre les aides publiques, les dispositifs fiscaux comme le Girardin ou encore les prêts adaptés aux réalités ultramarines, les professionnels des DOM-TOM disposent de différentes solutions adaptées à leurs réalités pour concrétiser leurs projets. Quelles sont les meilleures stratégies pour les professionnels des DOM-TOM qui souhaitent investir en outre-mer ? Réponses à travers notre article. 

Profiter du dispositif Girardin industriel 

Girardin industriel : définition

La loi Girardin industriel est un dispositif fiscal créé pour soutenir les entreprises ultramarines. Son principe est simple : des investisseurs financent du matériel pour une entreprise locale, en échange d’un avantage fiscal. L’entreprise, elle, utilise le matériel sans devoir l’acheter tout de suite, puis en devient propriétaire au bout de 5 ans de location pour une somme symbolique.

Comment fonctionne le Girardin industriel, concrètement ? 

Le Girardin industriel repose sur un montage tripartite entre :

  • Votre entreprise ultramarine. Vous avez besoin de matériel neuf (engins, machines, véhicules utilitaires, etc.) pour produire ou développer votre activité.
  • Une société de portage. C’est une structure juridique (SNC ou SAS) créée pour l’opération. Elle achète le matériel avec les fonds des investisseurs et d’un éventuel prêt bancaire.
  • Des investisseurs. Ils financent une partie du matériel, en échange d’une réduction d’impôt immédiate d’un montant supérieur à leur investissement (défiscalisation « one shot »).

Une fois le matériel acheté, votre entreprise le loue à la société de portage. Vous payez un loyer réduit, car vous ne remboursez ni les intérêts ni la part des investisseurs. Une fois le contrat de location à terme, vous devenez propriétaire du matériel pour une somme symbolique.

Très souvent, la répartition du financement est faite comme suit :

  • L’entreprise ultramarine apporte 10 % du financement (comme apport). 
  • Les investisseurs investissent entre 25 % et 30 % du projet. 
  • Le reste est financé par le biais d’un prêt bancaire.

Quels sont les avantages du Girardin industriel pour les entreprises ultramarines ?

Le Girardin industriel peut vous permettre d’investir dans du matériel sans avoir à vous endetter lourdement. Et pour cause, vous utilisez du matériel neuf sans mobiliser toute votre trésorerie. Votre capacité d’endettement est préservée pour d’autres projets. Autre avantage, vous payez des loyers plus légers que les mensualités (en moyenne 30 % moins chers que des mensualités classiques de prêt). 

Vous pouvez vous en servir comme effet de levier pour développer votre activité (en améliorant vos outils de production, en maximisant vos marges avec de nouveaux services, etc.) sans attendre d’avoir les fonds. 

Pourquoi le Girardin peut être une excellente stratégie pour investir en outre-mer quand on est un professionnel dans les DOM-TOM ? 

Le Girardin peut être une excellente stratégie si vous souhaitez investir en outre-mer : 

  • Il est réservé aux DROM-COM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, etc.).
  • Il est conçu pour les entreprises qui produisent (agriculture, BTP, artisanat, transformation, logistique, etc.).
  • Il est rentable sur le long terme. Vous obtenez du matériel à un coût moindre, tout en maintenant votre entreprise compétitive. 

Prenons un exemple concret, mais simplifié, pour illustrer tout cela. Vous êtes agriculteur à La Réunion et vous voulez investir dans une ensileuse neuve à 100 000 € HT. Vous apportez 10 000 €, les investisseurs apportent 30 000 € et le tout est complété par un prêt bancaire de 60 000 €.

Pendant 5 ans, vous louez l’ensileuse à un tarif avantageux. Les loyers sont calculés pour être inférieurs à ceux d’un crédit classique, car vous ne remboursez ni la part des investisseurs ni la totalité des intérêts du prêt. À la fin du contrat, vous récupérez l’ensileuse pour 1 €. Les 30 000 € apportés par les investisseurs ne sont jamais à votre charge : ils sont « offerts » en échange de leur avantage fiscal.

Demander une subvention publique

Pour investir en outre-mer, vous pouvez également demander une subvention publique. Il s'agit d'une aide financière accordée par l’État, l’Europe ou les collectivités pour soutenir un projet d’entreprise. Contrairement à un prêt, une subvention n’a pas besoin d’être remboursée. En revanche, elle est conditionnée à un projet bien structuré, répondant à des critères précis.

Ces dispositifs sont particulièrement utiles dans les DROM-COM, où les entrepreneurs doivent souvent faire face à des réalités spécifiques : insularité, surcoûts logistiques, vulnérabilité climatique, ou encore déficit d’infrastructures.

Y avoir recours peut être une bonne stratégie pour les professionnels qui entreprennent dans les DROM-COM. Vous pouvez :

  • Accélérer un investissement sans vous endetter. Vous réalisez un projet que vous auriez peut-être reporté, sans faire appel à un crédit lourd.
  • Multiplier les leviers financiers. Vous pouvez, par exemple, simuler une subvention avec un prêt bancaire professionnel.
  • Augmenter votre rentabilité en diminuant vos coûts d’investissement.

Notez, en revanche, que pour bénéficier de ce type de subvention, il faut souvent respecter certaines règles (être enregistré au RCS, être situé dans un DOM, acheter du matériel bien spécifique, etc.). 

Quels fonds européens pour les DROM-COM ?

Les fonds structurels européens sont des aides financières mises en place pour soutenir le développement des régions, notamment les plus éloignées ou fragiles. Dans les territoires d’outre-mer, ces fonds sont gérés localement par les préfectures ou les collectivités, en fonction des priorités de chaque zone.

Parmi eux : 

  • Le FEDER (Fonds européen de développement régional) finance des projets concrets pour moderniser les entreprises, développer les infrastructures ou encourager l’innovation. L’objectif : réduire les écarts entre les régions et renforcer la résilience économique des outre-mer, notamment face aux défis climatiques.
  • Le FSE+ (Fonds social européen Plus) finance les actions en lien avec l’emploi et la formation. Il peut vous aider à former vos équipes, à développer des compétences en interne, ou à soutenir l’insertion de publics éloignés de l’emploi.
  • Les programmes INTERREG soutiennent les projets de coopération entre les territoires d’outre-mer et leurs voisins de la zone géographique (Afrique de l’Est, Caraïbes, Pacifique…). Ils favorisent les partenariats, le partage d’expériences et le développement de projets communs.

Ces aides publiques sont pensées pour répondre aux réalités des territoires ultramarins : 

  • Le manque de connexions efficaces, avec un besoin d’améliorer les transports, de désengorger certaines routes, et de sécuriser les liaisons aériennes et maritimes.
  • Les infrastructures de base, comme l’eau potable, l’assainissement ou la gestion des déchets, qui doivent souvent être renforcées.
  • Les risques naturels importants, notamment les cyclones, les séismes ou les inondations.
  • Les coûts de production élevés, liés à l’éloignement et au transport des marchandises, qui pèsent sur la compétitivité des entreprises locales.

Quel pourcentage d’aide espérer selon votre territoire ?

Selon la taille de votre entreprise et votre localisation, vous pouvez bénéficier de taux de subvention très avantageux, allant jusqu’à 90 % du montant de votre investissement, comme le montre le tableau ci-dessous.

Zone géographique Petite entreprise Moyenne entreprise Grande entreprise
Guadeloupe, Réunion, Saint-Martin 70 % 60 % 50 %
Martinique 60 % 50 % 40 %
Mayotte et Guyane 90 % 80 % 70 %

Pour rappel, une petite entreprise est une entreprise de moins de 50 salariés, avec un chiffre d'affaires annuel ou un total de bilan n'excédant pas 10 M€. Une PME, quant à elle, est une entreprise de moins de 250 salariés, avec un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou un bilan inférieur 43 millions d’euros.

Autres exemples de subventions disponibles

Voici quelques exemples de subventions accessibles aux professionnels dans les DROM-COM. Ces dispositifs peuvent varier selon la taille de l’entreprise, le territoire concerné et le type de projet.

Dispositif Pour qui/pour quoi Montant ou taux de financement Secteurs ou conditions
FEDER (Fonds européen de développement régional) Industries, entreprises, TPE/PME qui modernisent leur outil Jusqu'à 50 % du montant HT de l'investissement (dans le cadre du respect de l’intensité des aides) Énergie, numérique, transformation locale, infrastructures
FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) Exploitations agricoles et agritourisme 30 à 75 %, selon le projet et le territoire Investissements matériels, transformation, circuits courts
BpiFrance – Aide à l’investissement outre-mer Entreprises ultramarines investissant dans du matériel industriel ou écologique Jusqu’à 70 % des dépenses éligibles Entreprise ou RCS, projet structuré, avance remboursable possible
ADEME outre-mer Projets liés à la transition écologique (énergie, déchets…) Variable selon le projet Énergies renouvelables, recyclage, efficacité énergétique, accompagnement technique
Aides régionales/collectivités/chambres consulaires Toutes entreprises selon la zone géographique Jusqu’à 30 % du coût d’un investissement matériel Dispositifs spécifiques à chaque territoire (Région Guadeloupe, La Réunion, Guyane…)
Aides fiscales locales Entreprises implantées dans certains COM ou territoires spécifiques Taux ou exonérations variables selon la zone Certaines entreprises peuvent bénéficier d’une exonération totale de droits d’importation sur les équipements professionnels, ou de réductions d’impôts pour les bénéficiaires pour les projets dans le tourisme, l’artisanat ou l’énergie.

Contracter un prêt bancaire professionnel

Quand les subventions ou le Girardin ne suffisent pas à couvrir un projet, il est possible de se tourner vers le prêt bancaire professionnel. L’occasion pour vous : 

  • d’acheter du matériel ou des véhicules ;
  • de financer des travaux ;
  • de lancer un nouveau produit ou service ;
  • de renforcer votre trésorerie, etc. 

Avantage quand on est basé en outre-mer, il existe des prêts spécialement conçus pour accompagner le développement des entreprises locales. Certains dispositifs publics, comme le Prêt de Développement outre-mer de Bpifrance, offrent des conditions plus souples que les prêts bancaires classiques : 

  • pas de garantie personnelle ;
  • possibilité de différé de remboursement ;
  • taux fixes encadrés. 

Ce type de prêt peut donc constituer un véritable coup de pouce pour investir dans votre entreprise sans fragiliser votre trésorerie.

Investir en outre-mer : tout ce que vous devez savoir 

Peut-on cumuler plusieurs dispositifs de financement pour un même projet ?

Faut-il forcément un gros capital de départ pour investir dans son entreprise en outre-mer ?